Leurs têtes penchées mais sans jamais d'épaules pour repos, leurs têtes penchées vrillent une à une. Elles se balancent, crachent au ciel puis reçoivent au visage leur propre mollard.
Mais qui sont ces indigents, qui sont ces cloportes qui remuent ta douce nuit ?
Toi qui écrase ta joue contre l'oreiller si tôt, tu peux être sûr qu'ils te méprisent cordialement.
Aime les quand même, car quand le rideau de fer tombe, leurs paupières levées bien droites ne savent plus trop ce qu'elles foutent encore là. Leurs paupières se tâtent franchement, elles se disent qu'il est sûrement grand temps de fermer boutique elles aussi. Et pourtant, elles repartent au combat. Le bouillon éthylique les réveille toujours, la fermentation du foie fonctionne à plein régime et rien n'arrêtera la marche victorieuse.
A cette heure dans les ruelles tout est gris à pleurer et tu les entendras ces vadrouilleurs, ils riront à se flinguer la trogne. Que sont ces rires sinon des incantations, des exhortations à vivre quand même ? Que sont ces hurlements sinon des cris d'incompréhension, des braillements de gosses meurtris ?
Dois-je me confesser ? Dois-je vraiment tout dire ? Dire que moi aussi, j'ai un peu fait partie de cette engeance. De cette race d'hommes qui se persuadent qu'il n'y a de la vie que dans la destruction de sa propre vie.
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