Des pleins et des déliés

J'ai posé mes pattes sur l'azerty.
J'vois des griffes acérées au bout de mes doigts brûlants de désir.
Les touches s'enfoncent dans les marais de mes souvenirs.
Y'a des sales gosses vicelards. Ils se gaussent encore.
Leur rire a la jaunisse, leur âme est noire.
J'extirpe des cœurs moisis de poitrines répugnantes.
Y'a toutes ces nénettes qu'on adore sans les connaître.
Leur visage angélique, leur vérité hideuse.
A défaut du corps d'une femme, mes pognes tombantes.
Les bras ballants.
Ils s'élancent ensuite.
Les bras ballants, s'ouvrent.
Plongée dans ton sexe, apnée salvatrice.
Je veux m'étouffer en toi.
Donne moi cet instant fugitif de mort.
Ce modeste décès, celui où soudain, la vie.
Qui sait aimer sans convoiter ? Qui sait aimer sans posséder ?
J'ai mis mes larmes en bocaux.
Ma cave en est pleine.
Chaque soir, je prends le temps d'y faire un tour.
J'en bois des lampées effarantes.
Prends ma menotte, rejoins moi dans ma nuit.
J'ai tellement traîné mes guêtres dans ce néant, je me dirige à l'instinct.

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