La seule poésie qui vaille est celle du chaos,
Celle de la rage et du désespoir,
Celle qui éclate au visage, celle qui laisse des éclaboussures poisseuses,
Celle qui sent les tripes, le mauvais vin et le sperme rance.
La beauté est dans une paire de jambes pendantes,
Elle plane sous ces pompes qui contemplent l'eau stagnante,
Elle est dans l'attraction irrésistible pour le vide.
Il y a du sublime dans l'abject.
Il n'y a qu'une vérité : la démarche pathétique du poivrot du samedi soir,
Le vide de sa chambrée, sa tronche baveuse sur une cuvette.
Lui seul connaît la félicité, caresse de ces mains sales le réel : sa condition pitoyable d'animal meurtri.
Le reste n'est que tiédeur et mensonges.
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