Chrysalide


Et quand mon dur labeur m'aura vidé de ma substance,
Rendu flasque, ventru, spongieux, mou jusque dans mes principes,
Quand le cauchemar du monde du travail m'aura volé mes rêves adolescents,
Quand le grand  méchant capital m'aura dépecé, dévoré, digéré,
Quand ma bien aimée sera devenue glacée,
Iceberg de rancœur échoué dans une immensité de draps trop propres,
Quand j'en serai aux remords,
Aux regrets,
Quand j'aurai arrêté de compter les bénéfs,
De me demander : qui pense quoi pourquoi de moi,
Quand j'croiserai un pote qui me dira : "Moi aussi"
Je verrai une lueur : ce n'est pas la fin, c'est la renaissance.

2 commentaires:

Yann Le Puits a dit…

Texte débordant de force expressive, qui bouscule le lecteur et secoue des convictions trop bien assises. J'en liras volontiers d'autres, dans la même veine,si l'auteur voulait parfois nous en offrir. La fin est très inattendue, mais porteuse d'espoir.
Yann Le Puits

GL a dit…

Merci très cher !

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